Les acteurs

Max Relouzat, un être engagé

Max Relouzat. photo : V. BrodPetit-fils d’esclave, il est né le 15 janvier 1945 à Fort de France en Martinique, dans une famille de sept enfants, câliné par une mère « magnifique » et houspillé par un père exigeant. L’école jusqu’à 13 ans et demi est vécue comme un répit dans une jeunesse contrariée par les travaux des champs. Maître ouvrier principal, puis cuisinier, il est aujourd’hui retraité des Hôpitaux.

Sculpteur sur bois par passion, il est l’auteur de la maquette de « Mémoires ». Ce projet, « Mémoires », est l’aboutissement de 50 ans de militantisme politique, mais aussi syndical, associatif et au sein de la Mutualité. C’est un engagement sans faille pour les droits de l’Homme et du Citoyen.

Vivre ensemble

A 69 ans, il souhaite écrire avec tous les humanistes une nouvelle page de notre histoire, basée sur la vérité historique et le « vivre ensemble », le dialogue des cultures comme action au quotidien pour une humanité nouvelle dans un cadre universaliste. Se sent-il étranger ? « Quelques fois. Grâce au travail, je suis bien intégré, mais je m’inquiète de la montée de l’intolérance. »

Depuis plus de 15 ans maintenant, Max porte le projet de faire ériger cette sculpture « Mémoires », l’oeuvre de toute une vie, qui portera un message de tolérance pour les générations à venir. Puisse-t-elle réchauffer les coeurs.

Je ne suis pas esclave de l’esclavage qui déshumanisa mes pères.
Frantz Fanon

Marc Morvan, un sculpteur monumental

Marc Morvan. photo V. BrodConstruire une sculpture telle que « Mémoires », avec ses 20 tonnes d’acier et ses 10 mètres de haut, n’est pas à une mince affaire. Cela nécessite un savoir faire assez peu commun.

Il existe peut-être quelques prétendants au niveau mondial, et les contacter n’eut sans doute pas posé de problème à Max. Mais construire une oeuvre telle que « Mémoires » ne demande pas qu’un savoir faire, elle demande aussi à l’artiste de s’inscrire dans une démarche bien plus grande que la simple construction, fût-elle monumentale.

Et tous ceux qui connaissent Marc Morvan auront compris l’évidence qu’il y a à le retrouver aux commandes de ce chantier. En effet, il n’est pas seulement question de construction métallique ici, il s’agit de démarche artistique, avec un engagement qui dépasse de loin la simple production d’une oeuvre.

Rencontre

Evidemment, des hommes tels que Max Relouzat et Marc Morvan ne pouvaient manquer de se rencontrer. C’est de cette rencontre que naîtra bientôt, sortie de l’imaginaire de Max, et portée dans la réalité de tous par Marc, la sculpture monumentale « Mémoires » qui se dressera fièrement sur les bords de l’océan Atlantique.

A la volonté d’ouverture au monde, et aux générations futures, portée par Max, Marc saura donner la puissance et la beauté d’une oeuvre magique.

Véronique Brod, un oeil avisé

Véronique Brod. photo : DRPrésente à la racine du projet, au côtés de Max Relouzat et de Marc Morvan, Véronique Brod en est la mémoire visuelle. Affiches et estampes ont été conçues à partir de ses clichés et ont permis à l’association d’entamer rapidement son action.

Son engagement constant, auprès de « Mémoires des esclavages » permet un suivi de longue haleine, pour garder la mémoire de chaque étape de la réalisation et les partager sur le site de l’association. Ainsi, événements, interventions et expositions sont immortalisés afin de mieux informer, communiquer et partager l’énergie universelle qui émane de ce projet. Les clips de présentation de l’association, visibles sur le site, permettent une autre approche dynamique et visuelle.

Encre noire

Pas étonnant que cette artiste au parcours atypique se soit engagée dans une telle aventure : d’origine finistérienne, elle est née à Abidjan (Côte d’Ivoire) où elle a vécu 18 ans. Son enfance et son adolescence sont écrites à l’encre noire et lumineuse de l’Afrique. En tant que femme, elle s’engage aussi dans une démarche aidant à une prise de conscience pour plus d’égalité et contre l’esclavage.

Ses études et recherches en biologie ont façonné son regard et son sens de l’observation. Outre la réalité, elle aime montrer un monde où se révèle une autre vision graphique et sensible. Le travail de Marc Morvan se prête merveilleusement bien à cette approche visuelle sur la matière. Tout naturellement, elle s’investit dans la démarche mémorielle de l’association à travers l’image.

Photographier, c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’oeil et le coeur.
Henri Cartier Bresson

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